Il s'agit d'un volume de 276 pages au format A4 (21x 29,7 cm.) cousu et illustré de 160 reproductions et photographies en noir et blanc, et 20 pages en couleurs.
Cet ouvrage décrit plus particulièrement dix communes traversées par la route : Saint-Brice-sous-Forêt, Piscop, Moisselles, Presles, Beaumont-sur-Oise, Persan, Chambly, Puiseux-le-Hauberger, Noailles, Neuilly-en-Thelle.
Ci-dessous, vous pouvez lire un article du même auteur qui s'appuie sur cet ouvrage. Il est paru dans le magazine "Vivre en Val
d'Oise" n°78, février-mars 2003.
La route royale N°1, de Paris à Beauvais, aux XVIIIe et XIXe siècles, était établie en poste, autrement dit pourvue de relais. Ils
étaient établis tous les 10 kilomètres environ. On y trouvait des chevaux frais, les postillons chargés de les conduire et généralement
une auberge. Le relais était dirigé par un maître de poste nommé par l'administration centrale, qui bénéficiait de nombreux privilèges
parmi lesquels l'exemption de l'impôt foncier et du logement des gens de guerre.
Suivons ce fil conducteur au rythme des diligences et remontons dans le temps depuis Saint-Brice-sous-Forêt jusqu'à
Puiseux-le-Hauberger dans l'Oise.
Au XVIIIe toutes les auberges disposaient de vastes écuries avec le personnel nécessaire au soin des chevaux, et servaient
parfois de relais pour les chasse-marée. Les voitures postales qui étaient prioritaires avaient le droit d'aller en poste (au galop). Dans
ces lieux relayaient les malle-postes, les messagers et les diligences, sous la responsabilité du maître de poste. Après la
Révolution, ils seront bien souvent maires de leur commune.
Le premier relais après Paris se trouvait à Saint-Brice-sous-Forêt. De cette activité il ne reste rien, à l’exception de la rue Brunard
qui perpétue le nom d’une ancienne maîtresse de la poste aux chevaux nommée en 1707.
Poursuivant notre chemin, nous empruntons l’ancienne route royale déclassée en départementale N°9. Nous traversons Piscop
sur une chaussée partiellement pavée, bordée par les bâtiments des anciennes auberges de Poncelles. C’est en ce lieu qu’en 1817,
on frisa l’incident diplomatique quand l’ambassadeur de Naples se fit voler sa malle attachée à l’arrière de sa voiture.
Un témoin avait bien tenté de prévenir le postillon, mais ses cris avaient été couverts par le bruit de la diligence sur les pavés.
Dans son témoignage, il rapporte que le malfaiteur avait attendu son passage caché sous un porche avant de bondir à l’arrière du véhicule
et de couper les cordes qui tenaient les bagages. Les huit gendarmes et le commissaire dépêchés en hâte de Paris pour résoudre
cette affaire sont rentrés bredouilles.
Nous arrivons maintenant à Moisselles où le relais de Saint-Brice fut transféré en 1794 à l’emplacement de l’asile psychiatrique.
Une plaque de chevaux de renfort est encore en place au bas de la côte de la rue de Paris. Des huit auberges et de la brigade
de gendarmerie bordant cette importante voie, seul un café est encore en activité.
Vers 1900, quelques cartes postales les représentent encore, plus particulièrement l’auberge du Lion d’Or. Cette appellation est
dûe au jeu de mots « du lit on dort », on la rencontre pratiquement dans chaque village. C’est dans cette hôtellerie que fit halte
Honoré de Balzac en route vers l’Isle Adam. Les chasse-marée avaient établi un relais dans l’auberge à l’enseigne du Rendez-Vous
des Mareyeurs.
Arrivé au carrefour de la Croix Verte, nous apercevons un groupe de bâtiments édifiés au début du XVIIIe siècle dans
lequel se trouvait l’auberge du même nom. En 1829, elle fut le théâtre d’une tragédie ; l’aubergiste Guillaume Prudhomme âgé de
25 ans et son épouse Louise Duru 16 ans, y furent sauvagement assassinés par deux voyageurs. Réfugiés à l’étranger, ils furent
arrêtés quelques années après leur méfait, puis exécutés. En 1962, ce drame avait été reproduit sous la forme d’une bande
dessinée dans le journal de France-soir.
Sur la voie rapide qui reprend l’ancien tracé, arrêtons-nous aux feux rouges au bas de la côte de la Maison Neuve, à Maffliers.
L’exploitation agricole sur la gauche est une ancienne auberge citée dans un guide en 1776.
Dans le bourg, en 1804, le maire, Pierre Julien Ragirelle, exploitait une entreprise de transports publics.
Quittons la voie rapide et descendons sur Presles par la départementale 78 et arrêtons-nous au lieu dit La Cave.
Nous arrivons maintenant à Beaumont-sur-Oise où se trouvaient de nombreuses entreprises de transport et le second relais de la
poste aux chevaux. Il était établi dans la rue de la Libération anciennement du Pot d’Etain, à l’emplacement du parking de la
mairie. La rue Meunier toute proche désigne le nom du donateur et dernier maître de poste de cette ville.
Le pont était le point de passage le plus commode pour les diligences pour traverser l’Oise, et il fallait payer l’octroi pour le franchir
« tant dessus que dessous ». Pour passer sous ses arches, encombrées par les filets et les roues des moulins, les mariniers
faisaient appel au maître de pont aidé par ses douze officiers.
La dernière mention d’un maître de pont concernait Léon Cuinier qui était cité comme témoin dans un accident de bateaux en 1888.
De l’autre côté du pont, nous sommes à Persan.
Sur la gauche, la rue du 8 mai 1945. A l’emplacement de la blanchisserie se trouvait la maison Cadot, un ancien relais de voituriers
d’eau. Il abritait l’auberge à l’enseigne de Saint Nicolas, patron des mariniers, et aussi l’auditoire du seigneur de Persan.
A droite du pont, la rue du docteur Touati. Il s’agit de l’ancienne voie royale abandonnée en 1748 qui conduisait au relais de Bellé
à Neuilly en Thelle.
Au N° 18 de cette rue nous pouvons apercevoir des bâtiments désaffectés qui abritaient un autre relais de voituriers d’eau et son
auberge dite du Point-du-Jour. La façade du côté de la rivière atteste de son ancienneté. En 1750, y résidait Jacques Dusault,
maître des coches d’eau des rivières d’Oise et d’Aisne, qui exploitait le grand et le petit coche d’eau pour Pont-sainte-Maxence et
Pontavert. Durant la période révolutionnaire, la maison était occupée par Jean Baptiste Bouchez, aubergiste de la marine qui
s’occupait des chevaux de relais pour le transport par voie d’eau des malades et blessés de guerre.
Abandonnons cette ancienne route et traversons Persan par une rue rectiligne longue de 3700 mètres, depuis le pont de
Beaumont-sur-Oise jusqu'à Chambly. Elle est maintenant coupée par des rond-point.
Cette ville autrefois fortement industrialisée abritait de nombreuses auberges et entreprises de transport. Toutefois, de par sa
proximité de Beaumont, elle ne disposait pas de relais de poste. Cependant, une importante entreprise de transport voiturait
quotidiennement marchandises et voyageurs en direction de Paris et de Beauvais.
Parmi les hôtelleries, celle des Trois Croissants était la plus importante. Dans ses murs s’exerce aujourd’hui un commerce
de boulangerie.
Quittons la ville et dirigeons nous à Puiseux-le-Hauberger, aujourd’hui à l’écart de la grande route qui fit autrefois sa prospérité.
Le 6 décembre 1807, Charles Carrié, maître de la poste aux chevaux de Puiseux, informait le sous-préfet d’une attaque de la malle poste sur cette route:
Les attaques de malle poste étaient fréquentes dans le département de l’Oise, en particulier dans les grands massifs forestier.
Certains gendarmes n’hésitaient pas à se cacher sous la bâche de l’impériale pour traverser la forêt d’Halatte.
Ceux de Beaumont-sur-Oise invités par la maréchaussée de Beauvais à prendre des mesures similaires répondaient
« que dans le département de Seine et Oise aucune attaque nocturne de malle poste n’est à signaler ».
Le prochain relais se trouve à Noailles dont la particularité est d’en posséder deux.
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